De retour... Place au Peuple !

Publié le par Luc LEANDRI

Je reprends le cours de mon blog après bien des semaines d’absence, des écrits de ci delà jamais complètement achevé par manque de temps… car depuis septembre, nous n’avons pas chômé du lancement de la campagne des présidentielles, et des législatives, le militantisme au quotidien dans les cages d’escaliers ou sur les marchés, en passant par la préparation du budget 2012 de la Région, les réunions publiques à la rencontre de nos concitoyens aux quatre coins de Provence – Alpes – Côte d’Azur… les journées sont beaucoup trop courtes !

Mais la motivation des camarades, les messages d’encouragements des personnes croisées ici et là donnent de la force dans la lutte, à l’image de nos camarades des FRALIB, qui ont remporté de belles victoires juridiques sur la multinationale UNILEVER, il nous faut continuer à les soutenir pour qu’ils aboutissent enfin à la reprise de leur outil de travail en SCOP. Mais je pense aussi, dans ces moments, aux salariés de Continental Nutrition dans le Vaucluse ou de Lyon dell Basell sur Fos, victimes de la rapacité financière de leurs patrons alors même que leurs usines demeurent rentables et font des bénéfices… Non nous ne lâchons rien !

Les élus du groupe Front de Gauche n’ont rien lâché non plus dans la préparation du budget régional ! D’un premier séminaire de la majorité où quelques édiles socialistes nous annonçaient déjà l’austérité juste, nous avons mené la bataille politique et obtenu de financements supplémentaires pour des actions de solidarité en direction des plus démunis, les structures culturelles, ou l’élargissement de la tarification sociale dans les cantines de nos lycées en direction des familles bénéficiaires de l’Allocation Rentrée Scolaire (ARS) et non plus seulement des familles de boursier-e-s.

Enfin, et surtout, nous avons obtenu la conditionnalité des aides à l’investissement aux communes au respect de la loi SRU sur le logement social et la mise au pied du mur de l’Etat face à son désengagement financier vis-à-vis des collectivités locales suite au transfert de compétences par l’émission d’un titre de recette à son encontre… J’y reviendrai dans les jours qui viennent en diffusant notamment mes interventions en plénière.

 

En cette période de bilan de l’année 2011, il est toujours intéressant de constater ce qu’en retiennent les médias et donc ce qu’ils diffusent comme message auprès de leurs auditeurs ou téléspectateurs. Ainsi sur Europe 1, un chroniqueur présentait ce qui était – selon lui et sa rédaction – la personnalité de l’année. Bien des noms traversent à ce moment notre esprit, dans une année de crise économique et de révolutions citoyennes… Mais la rédaction d’Europe 1 aura retenu : la foule en référence aux mouvements des indigné-e-s et surtout aux révolutions arabes. La foule, dans sa définition, est une multitude de personnes réunies en un même lieu. Ce choix dans le terme relève d’une réelle orientation politique : l’usage de cet terme vient à en limiter la portée politique car une foule n’est pas caractérisée, n’a pas de motivation déterminée… « La foule est la bête élémentaire, dont l’instinct est partout, la pensée nulle part » écrivait Suarès

Or, ce n’est pas seulement une foule qui s’est trouvée là par hasard sur la place Tahir en Egypte ou del sol à Madrid, c’est bien le peuple qui a voulu exprimé son envie, son besoin de démocratie, ses attentes en matière sociale et économique, de réel partage des richesses. Les mouvements ont pris de l’ampleur par cette prise de conscience collective, cette volonté populaire de changer les choses, de renverser les dictatures en Egypte ou en Tunisie, de refuser l’austérité et de changer le système sur toutes les places du monde de Grèce en Espagne. Les peuples sont –enfin – de retour dans l’espace démocratique, il nous faut désormais lui offrir un débouché politique constructif et non pas seulement exutoire de sa colère. Et la construction de cette issue politique, de cette alternative politique, c’est ce que nous tentons de réaliser au Front de Gauche : argumenter, démontrer, convaincre que nous pouvons, collectivement, faire autrement que les potions amères de la droite au pouvoir ou de la sociale-démocratie qui veulent nous imposer toujours plus d’austérité par une réelle relance de l’activité, en partageant les richesses avec une autre fiscalité, en imposant un revenu maximum, en plaçant le SMIC à 1700 euros brut dès le début de la législature…

Le choix des mots – ce n’est pas nouveau – est donc essentiel car l’utilisation du mot « foule » transforme ainsi des aspirations populaires fortes qui se sont exprimées sur les places du monde entier, en simples mouvements d’humeur…  ne bouleversant surtout pas notre « brave » système économique et politique libéral. Dormez braves gens, les événements de 2011 n’étaient rien d’autres que le clapotis d’une légère brise sur une mer d’huile où tout va bien !

Et après cela, nos biens-pensants viendront expliquer que les médias ne sont pas orientés… et que nombre d’entre eux ne sont pas les laquais serviles du système… CQFD.

Commenter cet article