Un contrat de développement Région / TPM bien trop incomplet... baclé!

Publié le par Luc LEANDRI

Avec retard, je diffuse mes interventions à la plénière de la Région de février dernier. A l'ordre du jour, le vote de la délibération sur le contrat de territoire de l'agglomération Toulon  Provence Méditerranée, qui à un an des municipales a mobilisé l'assemblée et l'ensemble des groupes. Nous avons, à regrets, constaté que l'UMP et le PS avaient voté ensemble pour, malgré les nombreuses carences pointées par les groupes Europe Ecologie Les Verts - par la voix de mon camarade Philippe Chesneau - et Front de Gauche pour lequel je suis intervenu, en terme de transports en commun (Tramway) ou d'aire d'accueil des gens du voyage (au moment même des expulsions des familles de l'aire de la Chaberte à La Garde.

Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

Après un intense lobbying de Yannick CHENEVARD, Adjoint au Maire de Toulon, Vice-Président de la communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée et conseiller régional UMP lors de nos deux dernières assemblées plénières, la délibération visant à valider le contrat de développement avec TPM nous est – enfin – présentée à cette assemblée.

Mais notre groupe regrette profondément ne pas avoir été associé à son élaboration, et qu’aucun des deux élus varois du groupe, qui connaissent bien la situation et les besoins des habitant-e-s de l’agglomération toulonnaise n’aient jamais été conviés aux groupes de travail qui ont présidé à l’élaboration de ce contrat de développement.

Pire le document qui nous est proposé aujourd’hui nous a tout juste été transmis il y a deux jours, laissant à penser à une certaine impréparation et une nécessité de bouclage précipitée pour répondre aux injonctions des élu-e-s de la majorité toulonnaise UMP.

Voilà pour la forme, venons-en au fond !

Les actions que la Région se proposent de financer dans le cadre de ce contrat de développement entre globalement dans le cadre de nos politiques régionales : culture, sports, développement durable,  aménagement du territoire, transports, économie et emploi…

Néanmoins, notre groupe émettra quelques réserves…

La première d’entre elles concerne le soutien à la Technopôle de la Mer, basée sur la commune d’Ollioules. Nous estimons malheureusement qu’il ne s’agit que d’un transfert, pour l’essentiel, des activités industrielles et militaires du site de l’arsenal du Mourillon. Or, le site du Mourillon intéresse particulièrement par son emplacement idéal en bord de mer, les investisseurs et autres spéculateurs immobiliers, les promoteurs d’un tourisme de l’excellence revendiqué par le Maire de Toulon que nous réfutons totalement. Pour notre part, l’avenir économique du bassin toulonnais passe non pas par un tourisme de luxe mais bien par une relance de l’activité industrielle autour de la construction et de la déconstruction navale.

Autre divergence importante avec les élu-e-s de l’agglomération toulonnaise : le Transport en Commun en Site Propre… La Région sera co-financeur des parkings de délestage situés aux entrées de ville, c’est une bonne chose !

Mais, en cette hémicycle, nous ne pouvons pas évacuer d’un revers de main la question du mode de transport choisi entre Tramway et BHNS (Bus à Haut Niveau de Service). Pour nous, le choix est clair : l’agglomération toulonnaise a besoin d’un tramway, comme équipement structurant pour donner un nouvel essor à notre bassin de vie, réduire l’emprise de l’automobile et donc la pollution, mais aussi offrir un service de transports urbains de qualité à nos concitoyen-ne-s. Je rappelle, avec amertume, que le temps de desserte du réseau Mistral est l’un des plus lents de France…

De surcroît, nous sommes, à ce jour, la seule agglomération de notre taille, près d’un demi-million d’habitant, à ne pas disposer d’un tramway.

Au lieu de cela, la majorité actuelle propose un simple BHNS, qui partout où il a été mis en place n’a été qu’un complément au tramway, jamais son concurrent ! Nous déplorons et critiquons vivement la pusillanimité et le manque d’ambition des élu-e-s locaux, qui de report en report du projet, ont aussi fait perdre d’importants financements pour la réalisation du tramway, prévu par une Déclaration d’Utilité Publique (DUP).

Je rappellerai d’ailleurs que la communauté d’agglomération et son président, Maire de Toulon et Sénateur, Hubert Falco, a bien été rappelé à l’ordre par le Tribunal Administratif.

Enfin, je conclurai cette question en rappelant les conclusions du rapport du CERTU, instance indépendante et qualifiée, que l’on vient d’exhumer des placards de TPM qui confirment le besoin d’un tramway pour notre agglomération ! Pour notre groupe, nous défendrons toujours un co-financement de la Région au projet de Tramway, pas à un autre…

Autre question sensible : celles des aires de passage pour les « gens du voyage ». Nous nous félicitons que la Région soutienne activement la mise en place de telles aires pour lesquelles le département du Var, et notoirement la communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée accusent un retard intolérable.

Nous avons encore vécu, cette semaine, un événement insupportable avec l’expulsion du terrain de La Chaberte à La Garde des familles qui y résidaient, et ce à la demande même de la communauté d’agglomération, sans aucune proposition alternative qu’un éventuel relogement en logement social. La solution à ces familles ne saurait être celle-ci, il nous faut accepter et respecter leur mode de vie. La loi nous impose de construire outre des aires de passage pour les non-sédentaires qui sont prévus dans ce contrat d’agglomération, des aires pour des gens du voyage sédentarisés en habitat mobile. Et cette dernière n’est absolument pas prévue et nous le dénonçons avec force ! La situation nouvelle créée par l’expulsion de ces populations exige des réponses nouvelles de la part de la puissance publique à la hauteur des exigences de libertés, de démocratie et des valeurs de la République.

Aussi pour toutes ces raisons, notre groupe demande le retrait de cette délibération pour en améliorer collectivement le contenu. En cas contraire, nous nous abstiendrons.

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